Depuis la campagne présidentielle américaine, nous avons pu voir un décharnement de la propagande anti-russe aux Etats-Unis, mais également en Europe occidentale. Et depuis, il ne se passe pas une semaine sans que nous ayons le droit à un nouvel épisode de la fameuse « ingérence russe » dans les affaires américaines et dans les affaires européennes.
Mais de qui se moque-t-on ?!
Toute cette soupe de basse propagande n’est là que pour cacher une réalité bien réelle celle-là : l’ingérence constantée des Etats-Unis dans les affaires intérieures des Etats du monde entier et tout particulièrement en Europe occidentale comme en Russie.
Et cette réalité ne se base pas sur des suppositions journalistiques, sur des rumeurs ou des enquêtes dont le fond est d’autant plus vide que la forme se veut informative.
Toute cette guerre médiatique contre la Russie que nous voyons se répandre dans tous les media occidentaux sans retenue aucune est la démonstration que nous sommes bien en pleine guerre froide 2.0
Nous connaissons tous le pourquoi de la vision nord-américaine envers la Russie : la Fédération de Russie est le dernier Etat indépendant en Europe qui résiste encore à la domination de l’impérialisme américain. Et la Seconde Europe qui se construit autour de Moscou est une nouvelle donne impossible à accepter par Washington. Car cela prouverait que l’on peut construire un espace européen, un Espace eurasiatique en dehors de l’OTAN et donc du contrôle US. Et cela est inacceptable pour Washington. Ce serait la fin de sa domination en Europe et donc de part le monde du fait de la nature de première colonie de l’impérialisme US que représente actuellement l’Union européenne.
L’objet de cette nouvelle guerre médiatique est donc double :
– contrer la naissance du « Soft Power » (*) russe
– faire oublier l’ingérence du propre « Soft Power » américain, atlantiste.
Donc, le dernier épisode de cette campagne anti-russe systématique, à la limite du non-sens pour tout esprit sainement constitué, est donc la campagne contre les outils d’information de la Russie.
En effet, une nouvelle Loi nord-américaine, la « FARA » (Foreign agents registration act), oblige toute société représentant un pays ou une organisation étrangère à rendre régulièrement des comptes aux autorités américaines concernant ses relations avec cet Etat ou cette institution.
Autant dire qu’avec les Lois américaines déjà existantes, cela donne la possibilité à Washington de censurer, de faire pression et d’interdire tous les media entrant dans ce cadre et ici plus précisément, puisque cette Loi a été faite sur mesure, d’interdire RT, la chaîne d’information internationale russe.
Rappelons que RT dépend d’une Agence d’information globale publique russe. Un « media russe gouvernemental » comme l’appelle, faussement et hypocritement, la plupart des journalistes de « France 24 » dont chacun connaît la totale indépendance avec le Quai d’Orsay, le Ministère français des Affaires Etrangères !
Ce qui est valable pour RT ne le serait pas pour un media occidental ? Un double standard. La marque de cette prétention occidentale d’être LE Bien et LE modèle à suivre bien évidemment.
Mais face à cette nouvelle provocation américaine, Moscou a décidé d’y répondre rapidement et de manière totalement symétrique.
La Douma, la chambre basse du parlement russe a donc voté également une Loi qui permet au gouvernement russe de considérer « comme agents de l’étranger les médias qui reçoivent des financements de l’étranger ».
Voilà donc une loi identique à la Loi américaine. Mais voilà aussi un traitement différencié de l’actualité par ces mêmes media occidentaux. Ce qui se passe aux Etats-Unis est montrée comme une « réponse énergique à l’ingérence russe ». Mais ce qui se passe en Russie est dénoncé comme la « mise en place d’une censure des media étrangers par Moscou ».
Cette grossière propagande américaine et occidentale (la Grande-Bretagne et l’Espagne viennent de rejoindre la ronde de la russophobie maladive) est là pour contrer le « soft power » russe qui monte en puissance.
Et pendant qu’on amuse les masses avec « l’ingérence russe », on ne parle pas du « soft power US » qui lui pourtant est bien plus actif, bien plus agressif et bien plus déstabilisateur de part le monde et en Russie.
Washington voyant donc la limitation de ses possibilités d’interventions, d’ingérence et de déstabilisation en Russie repasse encore plus violemment à l’attaque via cette campagne insensée de « l’ingérence russe » qui aurait donc changé le cours de la dernière élection présidentielle américaine.
Qui parle dans les media occidentaux de l’ingérence et des manipulations américaine avec des organisations comme la NDI et autres qui sont, devons-nous encore le rappeler, bel et bien des structures directes du gouvernement de Washington dans les affaires africaines tout particulièrement ?
Qui parle dans les media occidentaux des agissements déstabilisateurs et aux services du gouvernement des Etats-Unis de Georges Soros, de son « Open Society » et de sa galaxie de pseudo-ONG dans les révolutions de couleurs du monde entier ?
Aucun de ces media du « monde libre » comme ils ont l’outrecuidance de s’attribuer le qualificatif !
Nous sommes bien dans la nouvelle guerre froide 2.0 avec la Russie de nouveau comme cible de l’impérialisme US et de ses collaborateurs en Europe.
Et l’existence même du « Soft Power » russe est pour l’occident un danger qu’il faut contrer rapidement avant de ne plus contrôler « l’information mondiale ».
Voilà, la raison de cette campagne en cours contre la chaîne de télévision RT, Russia Today !
La peur d’être dévoilé sur la place publique et de perdre la main dans cette partie essentielle du « soft power ».
Les campagnes occidentales pour la « liberté d’expression » et pour la « promotion de la démocratie » démontrent ici ce qu’elles sont : de la propagande au service de son impérialisme et de sa politique de domination mondial et de promotion du néocolonialisme.
Note
Dans le domaine des relations internationales, l’expression « Soft power » est utilisée pour désigner la puissance d’influence, de persuasion, d’une entité, par exemple un Etat, sur un autre acteur, par exemple, un autre Etat. Une influence qui se fait par des moyens non coercitifs, sans contraintes quelconques. Influence qui dans beaucoup de situations confère à l’ingérence pure et simple via le cinéma, la culture mais aussi les « ONG » sous différents prétextes comme l’humanitaire, soutien à la « société civile », la promotion de la démocratie, etc … Enfin, toutes les raisons invoquées pour justifier l’interférence étrangère dans un pays refusant de se soumettre aux intérêts d’un autre pays.